Vendredi 19 décembre, pour entendre des quatrains et des alexandrins en pagaille, rendez-vous au café Au Coin d’la Rue à Recouvrance, rue Saint-Malo, à Brest.
Les sujets abordés sont importants : le foot, un voyage au bout du monde, l’incidence de la cuisson des pâtes sur le courrier du jour et Cyrano de Bergerac.
Il ne faut pas davantage que quatre vers pour écrire de profondes vérités. La mésange a relu Proust est un recueil de quatrains. Chacun d’eux témoigne du sens aigu de l’observation de son auteur, à qui rien n’échappe :
Une hirondelle amoureuse Un moteur à quatre temps Au retour de la tondeuse On reconnaît le printemps
Ou encore :
Cet individu Qui connaît l’hypnose Bel enfant perdu Vous a rendu chose
Si c’est la poésie qui vous rend chose, vous ne manquerez pas d’acheter ce recueil. Il contient pas moins de soixante-quinze quatrains, et coûte seulement six euros. Un rapide calcul nous permet d’en chiffrer l’heptamètre à deux centimes. Au prix actuel du sans plomb, on voit tout l’avantage qu’il y a de se procurer ce carburant de l’âme :
Rouge-gorge familier Sur la branche sur la branche Quand je sarcle je me penche Est-ce toi qu’il faut prier
N’attendez plus ! La mésange a relu Proust vient de paraître aux éditions Le fantôme des hortensias.
L’Atlantique est au rivage Et la pomme est au verger; La Palice y peut songer Comme à son nouvel adage; La jeunesse est au cabri, La vieillesse est au grand âge: Ma fortune est à l’abri.
Le sourire est au visage, La tomate au potager, L’hôtel, à qui peut loger; La colère est à l’outrage, L’hindouisme est au sanscrit; Hannibal est à Carthage: Ma fortune est à l’abri.
Le palier est à l’étage Et la laine est au berger; Le notaire est au viager, Le vin rouge est au fromage, Le poème à qui l’écrit; L’avenir est au présage: Ma fortune est à l’abri.
L’équilibre est au tangage, Le hasard est au pari; Le monde est à son image: Ma fortune est à l’abri.
Un poème composé à La clef des champs le 20 septembre dernier. Ce jour-là, les poèmes, sitôt écrits, étaient d’abord lus par Séraphine la Clowne, avant d’être donnés à leurs commanditaires.
Dans une vidéo, enregistrée en 2021 par l’association nantaise « Appelle-moi poésie » et diffusée sur le site de TV5 monde, je récite un de mes poèmes-objets :